Alors que les utilisateurs des plateformes de communications augmentent et que la crédibilité d’un contenu peut s’accroitre avec sa viralité, la diffusion de désinformations aura-t-elle un jour une fin ?
La désinformation a pris une ampleur inédite, mais elle a toujours été présente, utilisée et diffusée à des fins de prise de contrôle (que ce soit politique, économique) et de déstabilisation. Il est fort à craindre qu’elle ne se laisse pas vaincre aussi facilement. C’est une des raisons pour lesquelles nous ne pouvons nous permettre le luxe de ne pas en prendre conscience.
Internet nous offre pléthores d’informations, mais y avons-nous réellement accès alors que les algorithmes tendent à personnaliser excessivement notre contenu ?
Nous pouvons y avoir accès et c’est une chance inouïe, mais cet accès peut s’avérer plus compliqué qu’il n’y parait et nécessiter quelques efforts de recherches, mais aussi de concentration. La difficulté est double, s’il est facile de laisser distraire par des contenus éloignés de notre recherche qui apparaissent sur nos écrans souvent avec moins de hasard qu’il n’y parait, le référencent peut aussi renvoyer le sujet qui vous intéressera réellement dans le bas du classement des propositions qui vous seront faites.
La manipulation est-elle un sujet indissociable d’internet ?
Je vous répondrai par une autre question : est-ce indissociable d’Internet ou des enjeux de pouvoirs ? Internet est un ensemble de réseaux où échangent, se rencontrent et parfois s’affrontent des individus, mais aussi comme vous le faites remarquer des entreprises, des organisations, des États, mais derrière toutes ces organisations vous trouverez toujours des hommes et des femmes.
Malgré les risques que cela engendre, nous avons une confiance aveugle dans les informations circulant sur internet. Mais qui devons-nous blâmer ?
Modérons peut-être un peu : avons-nous une confiance aveugle ? Je n’en suis pas certaine. En revanche, notamment par nos empreintes digitales, l’ensemble de « traces » que nous laissons malgré nous sur Internet, il est devenu plus facile de dresser des profils livrant les aspirations, enthousiasmes, craintes et répulsions de chacun. Et l’exploitation de ces éléments permet de diffuser des éléments aptes à séduire, à être cru plus facilement. Ensuite la pression temporelle (tant pour trouver des sources que pour les analyser et les confronter) ne facilite pas la prise de recul et le doute constructif.